Fida Mohissen est aujourd’hui un comédien, un auteur, un directeur de théâtre, un homme marié et un père comblé. Mais il y a quelques décennies, quand il habitait encore en Syrie, c‘était un jeune étudiant fortement imprégné de l’idée de Dieu –et tout aussi fortement tenté par l’enfermement à double tour dans la doctrine de l’Islam radical.

Comment cet intégriste en herbe est-il parvenu à se libérer des dogmes qui lui enserraient le crâne et qui lui entravaient le corps pour gagner ce pays haï par ses mentors d’alors qu’est la France ? C’est ce que raconte Shahada, bouleversant récit intime d’une émancipation loin d’être gagnée d’avance. Aux côtés d’un autre comédien incarnant, lui, en miroir, le petit écervelé qu’il fut, Fida Mohissen se livre donc à une plongée archéologique pétrie de sincérité dans ses propres souvenirs et décrit dans une langue économe, réduite à l’essentiel, comment l’amour des planches l’a tiré des griffes de la radicalisation. Une antique publicité disait qu’« un coup de fil peut sauver une vie » –on se réjouit d’apprendre ici que les trois coups aussi...

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